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LA VILLE QUI
N’EXISTAIT
PAS – EPISODE
1 : L’ESPACE
LATENT

Grégory Chatonsky

Les espaces latents est le premier épisode du triptyque La ville qui n’existait pas, une utopie imaginée par Grégory Chatonsky.

- 25 impressions numériques géantes disséminées sur différents pignons d’immeubles dans différents quartiers de la ville 

- 25 000 cartes postales uniques distribuées au public d’Un Été Au Havre

 

Le Havre a été détruit en septembre 1944 puis reconstruit de manière planifiée entre 1945 et 1964 par Auguste Perret. Ces événements ont créé l’identité paradoxale de la ville à partir d’une histoire lacunaire, recouverte et sédimentée. Sous le sol, il y a sans doute des vestiges et des souvenirs oubliés, une absence qui a laissé des traces. L’histoire est le produit de cet incessant parcours entre la destruction et la reconstruction, la mémoire et l’oubli.

Les espaces latents est le premier épisode du triptyque La ville qui n’existait pas, une utopie imaginée par Grégory Chatonsky. Grâce à des intelligences artificielles alimentées par le fonds d’archives photographiques de la ville, l’artiste a créé des images d’une ville qui ressemble étrangement au Havre. On y retrouve des lieux et des personnages, des bâtiments, mais dans des versions alternatives. Ces images nous racontent l’histoire d’un monde légèrement différent, comme si la réalité entière avait subi une légère inclinaison et emprunté un tout autre chemin que celui que nous connaissons.

Sur 25 murs de bâtiments du bailleur social Alcéane, des fresques partants d’archives photographiques, antérieures à la destruction de la ville, reconstruisent des paysages baroques, où l’infiniment petit côtoie l’immense, racontant par ce changement d’échelle une autre révolution industrielle dans laquelle la nature et la technique ne seraient pas séparées, où les racines et les tuyaux seraient mêlés et où la pollution et les déchets se mélangeraient aux paysages en revenant au lent travail d’érosion de la Terre.

Réparties dans différents quartiers du Havre (Bléville, Les Neiges, Aplemont-Frileuse, Saint-François, Caucriauville, etc.) ces fresques s’adressent aux habitants et mêlent l’histoire passé des archives, le présent des documents et le futur imaginé par les intelligences artificielles, comme s’il fallait en passer par la déconstruction et la réparation de l’existant pour réouvrir l’avenir. Chacune de ces fresques est une fenêtre sur un monde “contrefactuel”, une ville imaginaire qui revisite notre histoire et qui nous dit ce qu’elle aurait pu être, ce qu’elle pourrait être à l’avenir si nous nous émancipions des chaînes de la causalité.

Dans différents bâtiments administratifs, d’autres photographies générées par une intelligence artificielle, produisent des versions alternatives et en ruines des lieux d’attente et de loisirs, adaptant la fameuse Vue de la Grande Galerie du Louvre en ruine d’Hubert Robert.

Parallèlement, l’artiste a voulu associer ce travail à une réflexion sur la rareté de l’œuvre d’art et à un large public en créant avec l’aide d’une intelligence artificielle une série infinie de cartes postales uniques représentant les gestes et les habitudes des habitants de ce Havre alternatif entre les années 50 et 70. S’y imagine une autre histoire : un peuple qui attend, sur les rivages, des formes abstraites qui arrivent par vagues, etc. En les ramenant sur la terre ferme, ils en font le centre de leur socialité, lisant, dormant ou dansant autour de ces formes. De carte en carte, une narration se dessine qui formera le fondement du second épisode, en 2024.

Proposant une véritable réflexion à l’échelle de la ville sur le numérique et l’espace public, Grégory Chatonsky est artiste associé d’Un Été Au Havre pour les trois prochaines saisons.

Ce projet a été co-réalisé avec la complicité du premier bailleur social de l’agglomération havraise, Alcéane. 

 

UEAH - G Chatonsky - ©Anne-Bettina Brunet-001

Grégory Chatonsky

Grégory Chatonsky

Artiste plasticien
Né en 1971 à Paris